Résidence fiscale à Dubaï vs France : le comparatif 2025

L’essentiel à retenir : obtenir un visa à Dubaï ne garantit pas la résidence fiscale si le centre des intérêts vitaux reste en France. La convention bilatérale priorise le lieu de vie de la famille pour départager les situations complexes. Une expatriation réelle et structurée permet de bénéficier légalement de 0 % d’impôt sur le revenu et d’un taux réduit de 9 % pour les sociétés.

SOUFIANE clemenceau goup

Un article signé Soufiane

Assistant Marketing – Clemenceau Group

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La gestion stratégique de votre résidence fiscale à Dubaï constitue souvent un véritable casse-tête pour les investisseurs qui craignent, à juste titre, la double imposition ou un redressement fiscal brutal de l’administration. Ce comparatif technique détaille les mécanismes de la convention fiscale pour départager les deux juridictions et expose les réalités concrètes de l’impôt sur les sociétés et sur le revenu. Vous découvrirez ici les leviers nécessaires pour verrouiller votre conformité et protéger durablement votre patrimoine contre les erreurs d’interprétation qui coûtent très cher aux expatriés mal conseillés.

Les critères de résidence fiscale : France vs Dubaï

Le filet à mailles serrées de la fiscalité française

La France applique une définition particulièrement large de la résidence fiscale. Inutile de cocher toutes les cases : il suffit de remplir une seule condition pour que le fisc vous considère comme résident à part entière.

L’administration fiscale examine votre situation à la loupe selon trois axes alternatifs. Si l’un d’eux pointe vers l’Hexagone, vous êtes imposable là-bas, peu importe vos projets d’expatriation. Voici les éléments surveillés de près :

  • Le foyer ou le lieu de séjour principal en France (la famille y réside, même si vous travaillez à l’étranger).
  • L’exercice d’une activité professionnelle principale en France, qu’elle soit salariée ou non.
  • Le centre des intérêts économiques (principaux investissements, siège des affaires, source de la majorité des revenus) en France.

La résidence aux Émirats : une approche plus directe

Aux Émirats, la logique diffère radicalement. Pour être reconnu résident fiscal, la présence physique prime : vous devez passer au moins 183 jours par an sur le territoire. Avoir le centre de vos intérêts économiques aux EAU constitue également un critère déterminant.

Mais attention, l’administration demande du concret. Obtenir un Tax Residency Certificate (TRC) est impératif pour prouver votre statut. Ne vous y trompez pas : posséder un visa ou une Emirates ID ne suffit absolument pas à prouver la résidence fiscale.

Le vrai piège : être résident fiscal des deux pays sans le savoir

C’est ici que beaucoup d’expatriés trébuchent. Il est techniquement possible de remplir les critères des deux juridictions simultanément. Imaginez travailler à Dubaï tout en laissant votre famille et votre maison en France : vous cochez les deux cases.

Cette situation de double résidence est dangereuse si elle est mal anticipée. Elle déclenche immédiatement l’application de règles complexes prévues par la convention fiscale pour éviter une double imposition. C’est précisément à ce stade que la gestion administrative devient un casse-tête.

Conflit de résidence : qui a le dernier mot ?

Alors, que se passe-t-il quand le fisc français et les autorités émiraties vous considèrent tous les deux comme un de leurs contribuables ? C’est la convention fiscale qui entre en jeu.

La convention fiscale franco-émirienne à la rescousse

Ce document n’est pas là pour vous dire où vivre, mais pour définir votre statut fiscal officiel. Son unique but est de déterminer votre résidence aux fins de l’application du traité. C’est le mécanisme indispensable pour éviter la double imposition.

Pour y parvenir, le texte impose une série de critères de départage très précis, les fameuses « tie-breaker rules ». Ces critères ne sont pas optionnels, ils sont hiérarchisés et doivent être examinés dans un ordre précis. La convention fiscale franco-émirienne est le document de référence pour trancher.

Les critères de départage : une hiérarchie stricte

Le fonctionnement est binaire : si le premier critère permet de décider, le dossier est clos immédiatement. Sinon, on descend d’un cran dans la liste, et ainsi de suite.

  1. Le foyer d’habitation permanent : Où avez-vous un logement à votre disposition de manière durable ?
  2. Le centre des intérêts vitaux : Si vous avez un foyer dans les deux pays, on regarde où vos liens personnels (famille) et économiques (travail, investissements) sont les plus étroits.
  3. Le lieu de séjour habituel : Si le centre des intérêts vitaux est flou, on regarde où vous passez le plus de temps.
  4. La nationalité : En dernier recours, la nationalité peut trancher le débat.

Le centre des intérêts vitaux : le vrai nerf de la guerre

Ne sous-estimez jamais ce point, car c’est souvent lui qui fait basculer la décision finale. L’administration fiscale française surveille ce critère comme le lait sur le feu. C’est là que se joue la réalité de votre expatriation.

Prenons un cas classique pour illustrer le piège. Si votre conjoint et vos enfants vivent en France, même si vous travaillez et vivez à Dubaï, la France considérera probablement que le centre de vos intérêts vitaux est resté sur son territoire.

Comparatif des régimes fiscaux : le match France – Dubaï

Une fois la résidence fiscale déterminée, l’impact sur votre portefeuille est radicalement différent. Voyons concrètement ce que cela implique pour les particuliers et les sociétés.

Fiscalité des particuliers : le grand écart

Aux Émirats, la situation est limpide pour un résident fiscal émirien : zéro impôt sur le revenu, qu’il s’agisse de salaires, pensions ou revenus d’indépendant. Il n’existe pas non plus de cotisations sociales obligatoires comparables aux prélèvements français.

En revanche, un résident fiscal français reste imposé sur l’ensemble de ses revenus mondiaux. L’addition est souvent salée avec un impôt progressif, des cotisations sociales lourdes et des taxes patrimoniales comme l’IFI qui peuvent s’appliquer.

Fiscalité des sociétés : le nouveau corporate tax émirien

Depuis juin 2023, l’ère de l’exonération totale systématique est révolue aux Émirats. Un impôt fédéral sur les sociétés a été mis en place, alignant le pays sur de nouveaux standards de conformité.

CritèreRésidence fiscale aux EAURésidence fiscale en France
Taux d’imposition standard9% sur les bénéfices netsTaux normal de 25% (ou 15% sous conditions)
Seuil d’exonérationExonération totale jusqu’à 375 000 AED de bénéfice (environ 94 000 €)Aucun seuil d’exonération général
Cas des Free ZonesTaux de 0% sous conditions de substance économiqueNon applicable
Imposition des dividendes versés au dirigeant0% (pas d’impôt sur le revenu pour le résident)Imposés au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% ou au barème progressif

Ce tableau illustre bien le différentiel de pression fiscale. Là où la France taxe dès le premier euro (sauf taux réduit PME), Dubaï offre une franchise substantielle avant d’appliquer un taux unique de 9%. Mais ne croyez pas qu’il suffit d’enregistrer une société là-bas pour échapper à l’impôt. Si le siège de direction effective de votre structure dubaïote est situé en France, elle sera soumise à l’IS français. Pour tout savoir sur le nouvel impôt sur les sociétés à Dubaï, consultez notre guide.

Calcul des impôts pour comparer la fiscalité de Dubaï et de la France

Structurer son expatriation : les clés de la conformité

Comprendre les règles est une chose, les appliquer correctement en est une autre. Le diable se cache dans les détails, et le fisc français a l’œil.

Substance économique : le mot d’ordre pour être crédible

Avoir une simple boîte postale ne suffit pas. La substance économique exige une réalité tangible : des bureaux physiques, des employés et une gestion locale. C’est du concret, pas du virtuel.

C’est la condition sine qua non pour bénéficier du taux à 0 % en Freezone. Sans cette preuve, vous perdez l’avantage fiscal et risquez l’imposition standard, annulant tout bénéfice de votre installation.

Bercy chasse les montages artificiels. Si votre structure sonne creux, la requalification fiscale sera immédiate. L’administration française débusque ces schémas avec une efficacité redoutable et les sanctionne lourdement.

Société aux EAU mais direction en France : attention au retour de bâton

Le fisc ne regarde pas l’adresse sur le papier, mais le siège de direction effective. C’est l’endroit où les décisions stratégiques sont réellement prises. Peu importe l’immatriculation, si le cerveau est en France, l’impôt le sera aussi.

Imaginez le scénario : vous pilotez votre société dubaïote depuis votre salon parisien. Pour l’administration, le siège de direction est en France. Résultat ? Vos bénéfices seront soumis à l’IS français, détruisant tout l’intérêt de l’opération.

Les bonnes pratiques pour une expatriation fiscale réussie

L’objectif n’est pas de fuir l’impôt, mais de garantir une conformité totale. Votre vie doit s’aligner avec votre résidence. On ne triche pas avec la réalité, on la structure.

Éviter les erreurs classiques lors de la création de sa société est la première étape. Voici les impératifs :

  • Coupez clairement les liens économiques avec la France.
  • Déménagez physiquement pour établir votre foyer d’habitation permanent aux EAU.
  • Obtenez un visa de résidence et un TRC chaque année.
  • Passez plus de 183 jours par an aux EAU, preuves à l’appui.
  • Maintenez une véritable activité et substance économique locale.

S’expatrier aux Émirats offre des opportunités fiscales indéniables, mais le diable se cache dans les détails. La conformité et la substance économique sont vos meilleurs atouts contre une requalification par le fisc français. Ne laissez pas le hasard décider de votre résidence : structurez votre départ avec rigueur pour une expatriation sereine.

FAQ Résidence fiscale à Dubaï

Qui est réellement considéré comme résident fiscal en France ?

La France applique une définition très large de la résidence fiscale. Vous êtes considéré comme résident si vous remplissez un seul des critères suivants : votre foyer (famille) ou lieu de séjour principal est en France, vous y exercez votre activité professionnelle principale, ou vous y avez le centre de vos intérêts économiques. Contrairement aux idées reçues, passer moins de 183 jours en France ne suffit pas toujours à vous exonérer si votre famille y réside.

Comment devient-on officiellement résident fiscal à Dubaï ?

Pour être considéré comme résident fiscal aux Émirats arabes unis, la simple détention d’un visa ou d’une Emirates ID ne suffit pas. Vous devez généralement prouver une présence physique d’au moins 183 jours par an sur le territoire. L’obtention d’un Tax Residency Certificate (TRC) est le document clé pour justifier de ce statut auprès des autorités étrangères et des banques.

Peut-on se retrouver résident fiscal des deux pays en même temps ?

Oui, c’est une situation fréquente et risquée appelée « conflit de résidence ». Par exemple, vous pouvez vivre et travailler à Dubaï (critère émirati rempli) tout en ayant laissé votre conjoint et vos enfants en France (critère français du foyer rempli). Dans ce cas, vous êtes théoriquement imposable dans les deux pays sur vos revenus mondiaux, d’où l’importance cruciale de la convention fiscale.

Comment la convention fiscale France-Émirats tranche-t-elle un conflit de résidence ?

La convention prévoit des règles de départage hiérarchisées (tie-breaker rules) pour déterminer une résidence unique. On regarde d’abord où est votre foyer d’habitation permanent. Si vous en avez un dans les deux pays, on examine le centre des intérêts vitaux (liens personnels et économiques les plus étroits). Si le doute persiste, on regarde le lieu de séjour habituel, puis la nationalité.

Quels sont les avantages fiscaux concrets pour un résident aux Émirats ?

La différence est radicale. Un résident fiscal aux Émirats bénéficie de 0 % d’impôt sur le revenu personnel (salaires, dividendes) et de l’absence de charges sociales comparables à la France. Pour les sociétés, le taux est généralement de 9 % au-delà d’un certain seuil de bénéfice, voire 0 % sous conditions strictes en Free Zone, contre un impôt sur les sociétés de 25 % et une imposition lourde des dividendes en France.

Nouria Mameche fondatrice Clemenceau Group - experte création société Dubai

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Grâce à un réseau solide de partenaires et une connaissance approfondie du terrain, nous offrons un accompagnement complet, transparent et rapide. Que vous soyez investisseur, créateur d’entreprise ou expatrié, nous mettons notre savoir-faire au service de votre réussite à Dubaï.

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